Alain Bontemps
Membre et co-fondateur de l'écomusée depuis plus de 30 ans, amoureux de la nature et du massif de la Sainte Baume
Membre et co-fondateur de l'écomusée depuis plus de 30 ans, amoureux de la nature et du massif de la Sainte Baume
Alain Bontemps - Édition 2025
Si, paraît-il, tous les chemins mènent à Rome, il en est quelques-uns qui conduisent à la Sainte-Baume. La montagne sacrée a toujours attiré les hommes, qu’ils soient voyageurs pieux ou simples randonneurs. Venant de Marseille, l’antique voie romaine passait par le marché de Gargarius (Saint-Jean-de-Garguier) avant de rejoindre le Plan-d’Aups par le vallon Saint-Clair et Roussargue. Cet itinéraire fut abandonné au profit de la route de Saint-Zacharie qui, par Notre Dam
Alain Bontemps - Édition 2025
Il a été aménagé en 1970 dans l’aile gauche de l’hôtellerie par Thomas Gleb à l’emplacement d’un ancien musée magdaléen. C’est le prieur de l’époque, le père Philippe Maillard, qui a fait appel à cet artiste juif d’origine polonaise. De son vrai nom Yéhouda Chaïm Kalman, Thomas Gleb (c’est le pseudonyme qu’il avait choisi) est né en 1912, près de Lodz. Fils d’un tisserand, il a exercé de nombreuses activités dans le domaine artistique, notamment l
Alain Bontemps - Édition 2024
On en trouve partout, chez nous, au milieu des champs ou des bois, au cœur des villages mais surtout au sommet des collines. Elles reflètent les croyances et la piété de nos ancêtres. Nous ne prendrons comme exemples que celles qui se trouvent à proximité du rocher de la Sainte-Baume Aux périodes les plus sombres de son histoire, l’Homme a toujours cherché refuge dans des lieux élevés en y construisant oppidums et castrums (N. D. de la Sallette et Saint Probace à Tourves, N. D.
Alain Bontemps - Édition 2024
L’automne est la saison qui prépare le grand repos hivernal. Les arbres dépouillés se distinguent des essences toujours vertes et les feuilles caduques viennent enrichir l’humus nourricier. De nombreux végétaux se parent de fruits colorés issus de la floraison printanière. Les hêtres majestueux régalent les écureuils de leurs faînes qui libèrent de petites graines oléagineuses. Elles sont porteuses d’espoir, car produites par des arbres habitués à supporter la séche
Alain Bontemps - Édition 2023
La mythologie gréco-romaine a souvent été une source d’inspiration pour dénommer les plantes (et aussi les animaux), en raison de leurs propriétés (réelles ou supposées), de leur aspect ou d’anecdotes les concernant. La Sainte-Baume nous donne de nombreux exemples qu’il est plaisant d’évoquer. L’Achillée millefeuille, l’« herbe à coupures », est utilisée depuis l’Antiquité pour favoriser la cicatrisation des plaies. Le héros grec Achill
Alain Bontemps - Édition 2023
Au cours du deuxième Âge du Fer (« La Tène »), du Ve au Ier siècle avant notre ère, se sont développés des habitats fortifiés de hauteur : les oppida (ou « castellas »). Nous nous contenterons de ne citer que ceux qui se trouvent au nord de la Sainte-Baume, car ils sont très nombreux dans le Var (environ 300). Beaucoup de communes en comptent même plusieurs comme Saint-Maximin (Berne, Cinq-Ponts et Le Défens), Signes ou la Roquebrussanne… Tous différents, ils épousent
Alain Bontemps - Édition 2022
Ne vous fiez pas aux apparences. On trouve à la Sainte-Baume de jolies plantes qui recèlent de redoutables poisons. L’hellébore (ou ellébore) fétide (Helleborus foetidus L.) Appelée aussi « Pied de Griffon », c’est une plante vivace herbacée, haute de 3 à 8 dm, assez commune dans la forêt de la Sainte-Baume. Appartenant à la famille des Renonculacées, elle s’orne au printemps d’un bouquet de fleurs régulières au calice verdâtre plus développé qu
Alain Bontemps - Édition 2022
Il y avait, naguère, à proximité du chemin des Roys, le plus grand de tous les chênes de la forêt de la Sainte-Baume. On le disait millénaire et il fallait au moins six personnes pour l’encercler, les bras écartés. D’après une tradition populaire, il aurait été contemporain de saint Louis et, même, de Marie-Madeleine qui appréciait son ombrage et aurait gravé sur son tronc une croix longtemps visible parmi les graffitis des pèlerins. La longévité exceptionnelle du chêne
Alain Bontemps - Édition 2021
La conquête de la Provence par Jules César et l’attribution de terres aux vétérans de la légion romaine ont permis l’installation de vastes domaines agricoles, les « villae » (gallo-romaines) particulièrement nombreuses dans le massif de la Sainte Baume ; pour Plan d’Aups-Sainte-Baume : Béthanie, Le Plan, La Grande Bastide, Giniez, Les Béguines, Saint Cassien… Leur répartition dépendait des sources nécessaires à la vie des hommes et du bétail ainsi qu&r
Alain Bontemps - Édition 2021
Avant de gravir la montagne sacrée, on peut rendre visite à l’église Saint Jaume du Plan d’Aups. Ce petit joyau de l’art roman cistercien associe le pèlerinage à la Sainte-Baume à celui de Saint Jacques de Compostelle. Dans le chœur, un remarquable calvaire en bois polychrome, daté du XVIIe siècle et classé Monument Historique, représente la mère de Jésus au pied de la croix, entre Marie-Madeleine et l’apôtre Jean. La crucifixion est l’une des sept do
Alain Bontemps - Édition 2021
Au cours de son histoire, la Provence a subi de nombreuses épidémies de peste, maladie dont les causes étaient alors inconnues. La « contagion », qui sévissait de façon endémique dans les « pays du Levant et de Barbarie », se propageait à l’occasion d’échanges commerciaux. Il y a trois cents ans, un navire marchand chargé d’étoffes, le Grand-Saint-Antoine, fut à l’origine d’une grave contamination. Parti de Marseille dans le courant du mois de ju
Alain Bontemps - Édition 2020
Parler d’œufs à propos de la Sainte-Baume peut surprendre si l’on ignore l’importance des rites païens liés à la fécondité qui, depuis des temps immémoriaux, ont animé ce lieu. Par le germe qu’il contient, l’œuf représente la puissance créatrice. Promesse de vie, c’est un symbole universel de naissance ou de renaissance et, par conséquent, de résurrection. Or, d’après les évangiles, Marie-Madeleine fut le premier témoin de la résurrection du Ch
Alain Bontemps - Édition 2020
La Sainte Baume est née de la mer. Ce sont les sédiments accumulés pendant toute l’ère Secondaire qui ont donné naissance à l’énorme masse de calcaires qui constituent actuellement le massif. Résultant de déformations tectoniques ultérieures, le plateau synclinal du Plan d’Aups est limité, au nord, par une grande faille qui a rehaussé toute la chaîne et, au sud, par une immense écaille renversée qui forme une véritable barrière culminant à plus de mille mètre
Alain Bontemps - Édition 2020
Ce n’est pas par sa taille ou la richesse de ses décors qu’elle en impose mais il s’en dégage un charme indéfinissable. C’est assurément le plus émouvant, sinon le plus beau, monument de Nans-les-Pins. Chef-d’œuvre de sobriété, sa jolie façade en pierres brutes, jadis apparentes, est couronnée d’une cloche gothique, l’une des plus anciennes du Var. Datée de 1582, elle est antérieure à la construction de l’édifice (s’agit-il d’
Alain Bontemps - Édition 2019
A l’occasion de sa première visite à la Sainte-Baume, en 1516, François 1er s’émut de l’état de délabrement dans lequel se trouvait la Grotte et les bâtiments attenants. Il octroya de fortes sommes d’argent pour leur restauration, et fit placer une porte monumentale à l’entrée, face au rocher de la pénitence. L’exécution de l’œuvre, confiée au célèbre sculpteur aixois Jean Guiramand, eut lieu entre 1517 et 1519 et coûta au total 600 flori
Alain Bontemps - Édition 2019
Peut-on imaginer la Sainte-Baume sans la magnifique hêtraie qui sert d’écrin à la grotte de Marie-Madeleine ? Pourtant, elle n’a pas toujours existé et son avenir est des plus incertains. Présent en Provence à la fin de la dernière grande période glaciaire, le hêtre, commun en Europe centrale, s’est maintenu à la Sainte-Baume grâce à des conditions climatiques favorables et à la protection particulière dont a toujours bénéficié le « bois sacré », bien avan
Alain Bontemps - Édition 2018
La présence d’établissements ruraux destinés à l’exploitation agricole remonte à l’antiquité. Certains d’entre eux occupent l’emplacement d’anciennes villas gallo-romaines mais leur développement a surtout eu lieu à partir de la fin du XVIe siècle. L’extension des cultures s’est faite au détriment des espaces boisés et grâce à l’aménagement des pentes en « restanques » (terrasses délimitées par des murs en pierre sèche). Une part importante de la popula
Alain Bontemps - Édition 2018
Le chêne blanc ou chêne pubescent (Quercus pubescens), ainsi nommé à cause du fin duvet qui recouvre la face inférieure de ses feuilles festonnées, est omniprésent dans la forêt de la Sainte-Baume. Mêlé aux hêtres et à plusieurs autres espèces compagnes, il constitue le fond de la population du bois sacré, qui est une futaie naturelle multiséculaire. Plus abondant autrefois, le chêne serait l’arbre originel de la Provence. Ses appellations vernaculaires (blacas, roure, rouve) o
Alain Bontemps - Édition 2017
Le Lis martagon (Lilium martagon) Espèce très protégée, cette plante herbacée d’Europe centrale et méridionale est relativement abondante dans la hêtraie et sur les escarpements rocheux de l’ubac de la sainte Baume. Composées de six tépales (sépales et pétales), les grandes fleurs en forme de turban sont de couleur rose-violacé, ponctuées de pourpre. Symbole de la biodiversité, elles égayent la forêt au mois de juin. Portés autrefois en collier, les bulbes écailleux