Nos vieilles Chapelles

Nos vieilles Chapelles

Nos vieilles Chapelles

On en trouve partout, chez nous, au milieu des champs ou des bois, au cœur des villages mais surtout au sommet des collines. Elles reflètent les croyances et la piété de nos ancêtres. Nous ne prendrons comme exemples que celles qui se trouvent à proximité du rocher de la Sainte-Baume

Aux périodes les plus sombres de son histoire, l’Homme a toujours cherché refuge dans des lieux élevés en y construisant oppidums et castrums (N. D. de la Sallette et Saint Probace à Tourves, N. D. d’Orgnon à Saint Zacharie, Saint Jean de Solférino à Rougiers…). La présence d’édifices religieux permettait de placer le territoire environnant sous la protection divine. On s’y rendait en pèlerinage, le plus souvent dans un but précis : implorer la pluie (Saint Probace), sceller des fiançailles (N. D. de la Nativité à la Roquebrussanne)… Les chemins pour y accéder étaient souvent jalonnés d’oratoires. D’émouvants et naïfs ex-voto peuvent encore témoigner de la ferveur populaire (Saint Zacharie, Gémenos, Nans-les-Pins…). Ces chemins font de nos jours le bonheur des randonneurs. Véritable ressourcement, dans un environnement généralement préservé, ils permettent, en récompense, de jouir d’un magnifique panorama avec la Sainte Baume ou Sainte Victoire en toile de fond.

La Provence ayant été christianisée dès la fin du 1er siècle de notre ère, de nombreuses chapelles ont été construites sur l’emplacement d’anciens lieux de culte païens. Des fouilles ont permis de mettre à jour d’antiques autels dédiés à Mars (N. D. d’Orgnon), à Jupiter (Saint Jean de Rougiers)… ainsi que les ruines de sanctuaires (Saint Clair à Gémenos, Saint Andéol à Pourrières)…

Dans la plupart des cas, ces constructions ne présentent pas d’intérêt architectural bien que certaines nous touchent par leur harmonie et leur sobriété. Il en est qui sont très anciennes : du XIème siècle (chapelles de Tourves, N.D. d’Orgnon…) et même antérieures (chapelle de la Gayolle à La Celle, l’une des plus anciennes de Provence) mais elles ont été maintes fois remaniées et restaurées grâce à des associations locales. Des ermitages leur sont parfois accolés (Saint Jean du Puy à Trets, Saint Probace…).

Beaucoup de chapelles sont dédiées à la Vierge Marie : N. D. de la Nativité (La Roquebrussanne, Signes), N. D. de Miséricorde (Nans-les-Pins), N. D. de la Sallette… D’autres sont placées sous le patronage de saints habituels (Saint Jean du Puy, Saint Jean de Solférino…) ou de ceux auxquels on prête des pouvoirs particuliers : Saint Clair (Saint Zacharie et Gémenos), Sainte Agathe (Riboux), Saint Christophe (Mazaugues), Saint Estève et Saint Maurice (Tourves), Sainte Catherine (Rougiers), Saint Martin (Gémenos), Saint Antoine de Padoue (Cuges-les-Pins)…

Certains édifices sont liés aux confréries de Pénitents qui fleurissaient jadis en Provence : N.D. de Miséricorde (Nans-les-Pins), chapelle des Pénitents blancs (Saint Maximin, Tourves…) ou des Pénitents noirs (chapelle Saint François à Tourves). Au cœur du massif de la Sainte-Baume, il faut également mentionner la chapelle du Saint Pilon intimement liée à Marie-Madeleine et celle des Morts (dite « des Parisiens »), à proximité de la grotte sacrée.

Vestiges d’un passé lointain, nos vieilles chapelles continuent de veiller sur nous dans un monde en pleine évolution.

Edition 2024 - Alain Bontemps