La civilisation des Oppida

La civilisation des Oppida

La civilisation des Oppida

Au cours du deuxième Âge du Fer (« La Tène »), du Ve au Ier siècle avant notre ère, se sont développés des habitats fortifiés de hauteur : les oppida (ou « castellas »). Nous nous contenterons de ne citer que ceux qui se trouvent au nord de la Sainte-Baume, car ils sont très nombreux dans le Var (environ 300). Beaucoup de communes en comptent même plusieurs comme Saint-Maximin (Berne, Cinq-Ponts et Le Défens), Signes ou la Roquebrussanne…

Tous différents, ils épousent au plus près le relief et couvrent généralement moins d’un hectare. On peut néanmoins distinguer trois types :

  • les éperons barrés par un rempart (Le Plan-des-Vaches à Plan-d’Aups, Peyvalier à Nans-les-Pins, Le Piégu à Rougiers, La Tête-du-Baou à Mazaugues, le Baou Rouge à Auriol…).
  • ceux avec muraille(s) en contrebas d’une crête abrupte du côté opposé (Sainte-Croix à Nans-les-Pins, Saint-Probace à Tourves…).
  • les enceintes de sommet (Baou-Redon à Plan-d’Aups, Candoux à Tourves…), parfois adossées à une falaise, doubles ou même triples (La Mérigue à Mazaugues, Montvert 1 à Saint-Zacharie, Le Pain-de-Munition à Pourrières…).

Les murs, en pierre sèche (le mortier ne viendra qu’avec les Romains), mesurent généralement de 2 à 3 mètres de hauteur pour une largeur approchant les 2 mètres. Le plus souvent, ils sont  formés de deux parements extérieurs en gros appareil avec un remplissage intérieur, une palissade en bois complétant le dispositif. Les accès sont protégés (chicanes, bastions…).

Leurs occupants (des indigènes Celto-Ligures), répartis en tribus de 50 à 200 personnes, vivaient d’une économie agricole et pastorale pauvre, champs et troupeaux se trouvant à l’extérieur, comme d’ailleurs les ressources en eau. Leurs poteries (non tournées) étaient simples et fragiles.

Du fait de leur nombre et de leur position, les oppida pouvaient communiquer entre eux (signaux visuels, fumées…) et s’observer (ou plutôt se surveiller) tout en contrôlant les voies de communication. Ils étaient occupés de façon permanente ou bien servaient seulement de refuges en cas de danger ou de conflit. Abandonnés après la conquête romaine, certains sites perchés ont été réoccupés ultérieurement (Antiquité Tardive, Moyen-Âge) : Castrum Almis à Plan d’Aups, Estusse et N.-D. D’Orgnon à Saint Zacharie, Saint-Jean à Rougiers, Saint-Maurice à Tourves…

La « civilisation des oppida » fut la dernière avant l’Histoire, les « envahisseurs » introduisant l’écriture, les échanges commerciaux et une modernisation rapide du mode de vie.

Edition 2023 - Alain Bontemps - Ecomusée de la Sainte-Baume