Sa majesté le Chêne

Sa majesté le Chêne

Sa majesté le Chêne Sa majesté le Chêne Sa majesté le Chêne

Le chêne blanc ou chêne pubescent (Quercus pubescens), ainsi nommé à cause du fin duvet qui recouvre la face inférieure de ses feuilles festonnées, est omniprésent dans la forêt de la Sainte-Baume. Mêlé aux hêtres et à plusieurs autres espèces compagnes, il constitue le fond de la population du bois sacré, qui est une futaie naturelle multiséculaire.

Plus abondant autrefois, le chêne serait l’arbre originel de la Provence. Ses appellations vernaculaires (blacas, roure, rouve) ont largement influencé les toponymes et patronymes locaux : Blaquières, Rouet, Rouvière, Rove…

Son bois, noble, était très apprécié par les bûcherons, les charbonniers et autres charpentiers (notamment ceux de la Marine Royale qui recherchaient les grosses pièces tordues nécessaires à la construction des navires).

Sacré dans de nombreuses traditions, le chêne était vénéré par les anciens Celtes  qui voyaient en lui l’axe du monde (le mot « druide » signifierait « homme de chêne »). Les Grecs et les Romains en avaient fait l’arbre de Zeus ou de Jupiter, la divinité du ciel, parce qu’il attirait la foudre. Il était le symbole de la force, de la longévité et, par extension, de la sagesse.

Dans la forêt de la Sainte-Baume existent de nombreux chênes remarquables : celui « de Merlin » qui en garde l’entrée, celui de Giniez et bien d’autres encore, sans parler du malheureux Héraclès qui appartient désormais au passé.

Les arbres sont des êtres vivants qui véhiculent des énergies positives, en témoignent les nombreuses personnes qui viennent se ressourcer à leur contact. Il existait autrefois, à proximité du chemin des Roys, le « grand chêne » plusieurs fois centenaire. Il fallait s’y mettre à neuf pour enlacer son tronc et les jeunes filles qui voulaient se marier dans l’année, ou avoir un enfant, venaient y frotter le ventre. Cette pratique était liée aux anciens cultes de la fécondité propres à la forêt sacrée.

Les vieux chênes majestueux sont autant de temples dédiés à la Nature. S’ils meurent, ils laissent derrière eux de jeunes plants destinés à perpétuer la chaîne ininterrompue de la Vie que l’Homme se doit de protéger.

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Edition 2018 - Alain Bontemps