L'eau à la Sainte-Baume
La Sainte Baume est née de la mer. Ce sont les sédiments accumulés pendant toute l’ère Secondaire qui ont donné naissance à l’énorme masse de calcaires qui constituent actuellement le massif.
Résultant de déformations tectoniques ultérieures, le plateau synclinal du Plan d’Aups est limité, au nord, par une grande faille qui a rehaussé toute la chaîne et, au sud, par une immense écaille renversée qui forme une véritable barrière culminant à plus de mille mètres. Près de l’hôtellerie, un poljè (prononcer « polié »), vaste dépression à fond plat, occupe le fond de la cuvette. Les « tournes » en sont l’exutoire (ou ponor) qui, après de fortes pluies, active le siphon du réseau souterrain de Castelette en contrebas. Parfois même, elles sont inondées ; car il pleut beaucoup à la Sainte Baume (plus de 900 mm d’eau/an).
Au nord, le bord relevé du plateau, où affleurent des roches datant essentiellement de la fin du Crétacé, a été ciselé par l’érosion karstique. C’est ainsi que l’on nomme l’altération des calcaires (carbonate de calcium) par les eaux météoriques que le dioxyde de carbone (CO2), d’origine atmosphérique ou organique, a rendues « agressives ».
En surface, c’est le domaine du lapiaz (prononcer « lapia »), ensemble de rigoles et de crevasses verticales qui se poursuivent par tout un réseau de cavités profondes. En effet, l’élargissement de nombreuses fissures rend les roches calcaires perméables « en grand ». L’aridité apparente des sols contraste avec une importante circulation d’eaux souterraines qui fait de la Sainte Baume un immense château d’eau. A la faveur des couches imperméables du Jurassique, plusieurs cours d’eau prennent naissance aux alentours : Huveaune, Caramy, Gapeau…
La Sainte Baume a donc le pouvoir de capter les eaux du ciel pour nous les restituer mais prenons garde de ne pas les altérer par une pollution intempestive.
Edition 2020 - Alain BONTEMPS - Ecomusée de la Sainte Baume