Montée de la Sainte Baume autrefois
Avant l’arrivée de l’automobile et la mise en état de routes praticable pour ces engins, la montée à la Sainte Baume se faisait à pied ou avec des véhicules à traction animale. Les voies principalement empruntées étaient par Gèmenos, Nans les pins et bien sur n’oublions pas le Chemin des Marseillais comme en témoigne les écrits sur la venue de Louis XIII en 1622. La première route était la communication privilégiée avec Aubagne
et Marseille. La seconde, conduisait les visiteurs en reprenant certains passages du traditionnel Chemin des Rois reliant St Maximin à la Ste Baume, ainsi que ceux venant de la Région d’Aix, de l’arrière pays varois et de l’Est de notre région. D’autres chemins existaient mais n’étaient pas toujours praticables. La route actuelle d’Auriol est relativement récente.
Le temps avait une autre valeur à ces époques et la montée à la Sainte Baume depuis Marseille était quasiment un petit voyage. Il imposait à la plupart de rester quelques jours sur place. Le dispositif hôtelier du plateau de Plan d’Aups au début du XXe siècle était beaucoup plus important qu’aujourd’hui. Et ce séjour de plusieurs jours explique aussi l’importante capacité d’accueil de l’Hôtellerie de la Sainte Baume. Ceux qui ne trouvaient pas de place, ou avec très peu de moyens, pouvaient dormir chez des fermiers dans la paille (paillères) pour quelques sous, l’ambiance y était fort sympathique.
La création de la photographie vers les années 1840, permettra dans les décennies suivantes de pouvoir fixer des scènes de la vie courante, notamment l’édition de très nombreuses cartes postales. J’ai recherché dans notre collection des vues de ces équipages et vous en présente quelques unes ici. La première me tient particulièrement à coeur : voici quelques années, j’ai présenté cette collection à Monsieur Alfred Gauthier, grand défenseur de notre patrimoine, qui était maire du Val et président de la Syndicat intercommunal de la Provence Verte. En voyant cette carte il me dit avec une certaine émotion « quand j’étais enfant je montais à la Sainte Baume dans la même diligence ». Les autres traduisent bien l’effort autant des chevaux que des piétons, surtout en été, ainsi que la surcharge des équipages qui au delà de la sécurité peu respectée, a un côté attachant.
Ces vues appellent une certaine nostalgie, on prenait son temps, les gens plaisantaient, on ne pouvait pas aller plus vite…. : est-on plus heureux au volant de nos voitures ? Chacun d’entre nous a sa réponse ….
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Edition 2015 - Jean Marc THENOUX Ecomusée de la Sainte-Baume