Le chemin de fer à ficelle de la Sainte-Baume et la « machine » du col des marseillais

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Le chemin de fer à ficelle de la Sainte-Baume et la « machine » du col des marseillais

Le chemin de fer à ficelle de la Sainte-Baume et la « machine » du col des marseillais

Dernièrement, il a été remis à l’Ecomusée de la Sainte-Baume une vieille poulie appartenant à « la machine » du Col des Marseillais.

En effet, il faut savoir que Plan d’Aups-Sainte-Baume a connu, pendant un siècle et demi au moins, l’exploitation du charbon de pierre (le lignite, à ne pas confondre avec le charbon de bois), laquelle se termina vers 1920.

Sur la commune de Gémenos, le marquis d’Albertas possédait forges et verreries qui fonctionnaient au charbon. Il acheta à Plan d’Aups des terrains pour extraire ce minerai très présent sur le site. En 1829, une concession de 8 Km2 est attribuée vers Giniez, et de nombreuses galeries sont alors creusées à différents endroits de la commune. Plusieurs bâtiments avaient été construits pour accueillir les nombreux mineurs (Les Cèdres, la Toulonnette, Don Bosco …).

Aujourd’hui, restent ces bâtiments réaménagés, un nom, l’« Allée de la Mine », quelques vestiges visibles dans le lotissement de la Sainte Baume, cette poulie, un pic de mineur découvert à la Brasque, peut être un wagonnet perdu dans les broussailles…

A la Brasque (domaine situé à l’ouest de la commune), on extrayait du lignite de qualité moyenne (environ 6 tonnes/jour), 44 mineurs travaillaient sur ce site, dont des spécialistes allemands. Ainsi le lien industriel fut-il créé : transporter ce charbon vers Gémenos.

Après une première exploitation au 18esiècle, il fut construit vers 1860 « un chemin de fer à ficelle » constitué d’une machine à vapeur, qui mouvait les wagonnets depuis le sommet au moyen de câbles, ces wagonnets circulant sur des petits rails pour transporter le charbon (photo ici vers 1900). La longueur du dispositif était de 3,3 Km ( 2 vers Gémenos, 1,3 vers Plan d’Aups). Pour animer l’ensemble, il fut réalisé une construction au Col des Marseillais pour abriter « la machine ». Celle-ci était une machine à vapeur « locomobile de 50 HP » (50 chevaux vapeur soit environ 37 KW), achetée par la Compagnie des Mines du Plan d’Aups en 1859. Le bâtiment comportait une tour avec deux énormes poulies métalliques transmettant la force de la machine aux câbles, et un local plus bas, abritant machines et annexes. Dans la partie basse du vallon,  on trouvait une forge et des lieux de stockage du matériel, abris et nourriture pour les chevaux. Un four à chaux avait aussi été réalisé pour l’ensemble des constructions. 

La sècheresse bloqua l’exploitation en 1861 (la machine « consommait » 3m3 d’eau par jour). L’exploitation s’arrêta définitivement en fin 1861.

Un refuge fut ensuite aménagé dans le petit bâtiment de la « machine », il est aujourd‘hui en ruine.

Dans le projet de réinstallation de l’Ecomusée, une place sera prévue pour présenter cette facette industrielle de la Sainte-Baume.

Edition 2022 - Jean-Marc Thénoux