Méounes : souvenirs d’enfance…

Je profite de cette page pour remercier une fois encore Philippe Drouhot de nous avoir soutenus et financés lors de la création des Jardins Familiaux et Solidaires de la Commune de Méounes. Ces jardins furent le début de la récupération de ces terrains communaux qui peuvent aujourd’hui faire le bonheur de toute la population. Ces terrains ont une histoire bien plus ancienne que celle que cette plaine ludique leur a donnée.

Mes souvenirs d’enfance me rappellent ces prairies où poussaient les grands cerisiers producteurs de cerises réputées dans toute la région. Avant cela ces terres servaient à nourrir la population du village comme l’étaient toute les parcelles arrosables ; d’où mon propos.

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De magnifiques canaux en pierre traversent cette plaine [1 ; 2]. Quelques recherchent dans nos archives me permettent de vous rappeler combien ils sont anciens et font partie de nos plus belles réalisations patrimoniales.

L’extrait si contre parle de la « retenue-vannage » illustrée photo 3. Les réparations effectuées n’ont pas nécessité d’autres travaux depuis quatre siècles et demi ; ce qui laisse augurer de l’âge du premier vannage !! Ces droits d’eaux entraînèrent bien des querelles que le conseil (ancêtre du conseil municipal) devait gérer. L’extrait ci-dessous parle de la nomination de deux « eigalliers » ou « aigalliers » ; ces personnes avaient en charge de faire respecter les droits d’eau et surtout les heures d’arrosage. Le passé et le présent se rejoignent souvent et nous retrouvons de nos jours les mêmes problèmes que nos ancêtres ont eus à résoudre.

Les archives communales ne nous permettent pas de remonter avant le début du XVI ^ème siècle. Pourtant certain indices peuvent laisser à penser qu’ils sont bien antérieurs à cette période. La grande ferme gallo-romaine du LOOU avait une annexe à Méounes ; un autel dédié à Jupiter (actuellement visible dans la salle du conseil municipal) a été retrouvé à l’ancienne chapelle saint Lazare ; connaissant le savoir-faire que les romains avaient pour les réseaux d’eau ; il est fort possible que cet endroit est vu naître les prémices de nos réseaux d’arrosage !!

Ces réalisations bien que très anciennes servent toujours à arroser nos jardins et le stade communal « G. Orsini ». Que de luttes sommes-nous obligés de mener pour faire perdurer cette tradition ancestrale. L’eau de nos rivières ne nous appartient plus ; nous sommes obligés de quantifier la quantité de nos prélèvements pour ensuite acquitter une redevance à l’Agence de l’eau. Quand vous voyez un panneau [4] sur une des « martellière » régulant nos canaux, surtout ne la manipulez pas. Cette obligation est l’application d’un arrêté préfectoral souvent, en période de sécheresse, nous imposant de réduire nos prélèvements.

J’ai été un petit enfant qui comme mes semblables a jeté des bâtons dans les ruisseaux et les canaux pour faire la course des bateaux que je m’empressais de bombarder avec des cailloux. La différence est que de nos jours ces canaux ne sont plus entièrement à l’air libre. Pour permettre l’élargissement des chemins ou simplement pour accéder à certaine propriétés nous avons eu recours au busage. Il suffit que le petit bateau se mette en travers d’une de ces buses pour créer un amoncellement de feuilles, brindilles ou encore sacs plastiques et autres genres de déchets ; connaissant la « qualité » de l’eau de notre rivière, ce petit barrage sera sédimenté en quelques semaines entrainant un bouchage nous obligeant à faire intervenir un camion d’hydrocurage qui nous coûte fort cher et encore quand il peut y accéder. Les pierres de bombardement ne doivent surtout pas provenir de la structure du canal, leur retrait l’affaiblit et entraine inexorablement son effondrement. Ce genre de dommages avaient détruit le canal alimentant le camping [2] ; sa reconstruction a heureusement été prise en charge par la municipalité, l’ASL des arrosants de Méounes ne dispose pas d’un tel budget. Il ne viendrait à l’idée à aucun de desceller des pierres de l’église ou de la fontaine des quatre saisons      ( tous deux inscrits à l’inventaire des monuments historiques) , les canaux sont bien plus anciens et tout aussi précieux.

Ce lieu est magnifique, il conjugue la nature, l’eau, les jeux, les jardins et notre patrimoine le plus ancien. J’espère,  au travers de cette page, vous avoir donné l’envie de le respecter encore plus. Les canaux d’arrosage sont l’histoire et le présent de notre belle commune en les préservant nous perpétuons le travail de nos ancêtres.

*Chaque printemps nous organisons des balades « au fil des canaux », si cette histoire vous intéresse les inscriptions se font à la mairie.

Edition 2024 - Le président de l’ASL des arrosants de Méounes