Jean le Baptiste, le passeur de lumière

Jean le Baptiste, le passeur de lumière

Pascale Léger

Au pied du massif de la Sainte-Baume, depuis plus de mille ans, l’église du prieuré de Saint Jean-de-Garguier est dédiée à Saint Jean-Baptiste, ce saint dont le nom apparaît près de cent fois dans le Nouveau Testament, mais dont on ignore bien souvent la vie. 

  Quelques images dominent : il naît quasi miraculeusement étant donné l’âge très avancé de ses parents.  Son nom est donné par un ange à son père, qui ne croit pas l’ange et est frappé de mutisme pendant  plusieurs mois. Dans le sein de sa mère, il tressaille de joie quand Marie enceinte de Jésus arrive chez sa mère, comme pour saluer l’enfant que porte Marie. Ermite du désert, il y vit vêtu d’une peau de chameau, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Il sort du désert pour baptiser dans le Jourdain et, à l’aube d’une ère nouvelle,  rappelle avec vigueur ses contemporains à retrouver l’essence de leur foi et à rectifier leur mode de vie vers une « sobriété heureuse ». Il baptise Jésus puis s’efface pour lui laisser la place.  

  Il parle dans une époque troublée politiquement et où des sectes rivales prétendent détenir la vérité religieuse. Son succès fait peur au roi Hérode, qui l’emprisonne. La belle-fille du roi, Salomé, demande sa tête et il meurt décapité.  

 Que peut nous apprendre ce saint à la voix tonitruante ? A travers les siècles il nous enjoint de revenir au meilleur de nous-mêmes et de nous transformer pour transformer le monde. Il nous montre la grandeur de l’humilité et la beauté qu’il y a à œuvrer sans vouloir prendre toute la lumière.

  J’ai aimé retracer la vie du Baptiste pour mieux comprendre qui il est et pourquoi il a inspiré tant d’artistes. Une riche iconographie accompagne le texte, témoignant de l’importance de ce saint pour l’art.