Tradition des saints de Provence

Tradition des saints de Provence

Tradition des saints de Provence Tradition des saints de Provence

Saint Jean et Saint Eloi

Les traditions provençales sont fortement marquées par la religion catholique dont les fêtes rythment les cycles de la vie humaine. Par conséquent, les villages provençaux sont placés sous la protection d’un « Saint Patron » ; les habitants y célèbrent également quelques autres Saints. Les plus populaires des environs sont, sans doute, Saint Jean-Baptiste et Saint Eloi, honorés l’été dans presque tous les villages de la Provence Verte qui entourent le massif de la Sainte Baume, et même au-delà, jusque dans les Bouches-du-Rhône, département voisin.
La Saint Jean a été instaurée par la chrétienté dans le but de remplacer les fêtes païennes . Elle était célébrée le 21 juin avant d’être elle aussi remplacée par la « Fête de la Musique » (fête républicaine instaurée en 1982, qui marque aujourd’hui cette célébration du solstice d’été). Malgré ce changement, la Saint Jean (décalée au 24 juin) perdure toujours. Elle symbolise le début de l’été et les travaux des champs. Dans ce prolongement, les villes et villages des alentours fêtent également la Saint Eloi. Alors que dans la partie nord de la France, la Saint Eloi est célébrée le 1er décembre («la Saint Eloi d’hiver»), en Provence, elle se tient simultanément dans un ou plusieurs villages de fin juin à début septembre.

La Saint Eloi symbolise la protection des champs, des travailleurs de la terre et des chevaux.

Saint Jean-Baptiste (ou Saint Jean le Baptiste, usuellement nommé «Saint Jean»), compagnon de Jésus. Il a baptisé ce dernier dans le Jourdain et il a annoncé la venue au monde. Dans l’iconographie religieuse occidentale, il est souvent représenté vêtu d’une peau de mouton, une gourde en coloquinte à la ceinture, un bâton de pèlerin, et tenant un agneau dans les bras. Ses reliques auraient été ramenées en Provence par les Comtes de Toulouse à leur retour de Croisade.

Saint Jean apporte protection et guérison des malades.

Saint Jean-Baptiste : Guido Reni (1624), Huile sur toile, Musées des Beaux-arts, Nantes, France.

Saint Eloi (588-659) est l’orfèvre de Clotaire II – il lui aurait confectionné deux trônes en or sertis de pierres précieuses -, il est ensuite le trésorier de son fils Dagobert Ier dont il devient un des conseillers principaux. Il est immortalisé dans la chanson « Le bon roi Dagobert » ( : «Le bon roi Dagobert a mis sa culotte à l’envers, le bon Saint Eloi lui dit : «ô mon Roi, votre majesté est mal culottée» […]»). Par la suite, il devient prêtre et fonde le Monastère de Solignac (Haute-Vienne) en 632. Il est le saint patron des orfèvres et des métiers du fer, des maréchaux-ferrants et par extension des métiers du labour et des charretiers.

Saint Eloi : Recueil de la confrérie des orfèvres d’Avignon, XVIe-XVIIe siècle, Manuscrit, Bibliothèque municipale d’Avignon, France.- Chloé Rosati-Marzetti  – Université de Nice Sophia-Antipoli

Edition 2013 - Chloé Rosati-Marzetti