Compagnonnage

Compagnonnage

Compagnonnage

Qu’est-ce que le compagnonnage ?

Selon le dictionnaire Larousse, « il désigne le temps pendant lequel un ouvrier sorti d’apprentissage doit travailler comme compagnon chez un Maître avant de devenir maitre lui-même. » Le terme de compagnon, au sens d’ouvrier qui a fini son apprentissage, remonterait au XVème siècle, bien que de nombreuses sources feraient remonter le compagnonnage au Moyen Age.

Mais aujourd’hui qu’est-ce que cela signifie être Compagnon ? La question a été posée à un jeune charpentier actuellement en formation à la Fédération Compagnonnique Régionale de Marseille. Pour lui, la réponse se résume à évoquer des valeurs chères à son cœur, et au cœur même du compagnonnage, « la transmission, la fraternité et la rigueur ».

Le compagnonnage se fonde sur trois piliers essentiels : le métier, car le Compagnon est tout d’abord un professionnel accompli, le voyage, car lors de son Tour de France, le Compagnon rencontre, échange et apprend dans toutes les régions qu’il a traversées, et enfin la transmission, car partager son savoir fait partie de sa façon de vivre son métier. En effet, un jeune souhaitant devenir Compagnon devra effectuer un voyage initiatique après avoir obtenu un premier diplôme spécifique. Durant 4 à 6 ans, l’itinérant en passe de devenir compagnon devra présenter des « chefs d’œuvre » afin de développer ses compétences et progresser dans la hiérarchie pour enfin être reçu Compagnon.

Il existe en France trois mouvements compagnonniques reconnus qui forment de jeunes gens à devenir des professionnels aux savoir-faire d’exception. Le plus ancien est l’Union Compagnonnique qui a été créée en 1889. En 1941, c’est l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France qui voit le jour, et c’est en 1952 que naît la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment. Ces trois mouvances ont longtemps été en conflit (rites différents notamment) malgré plusieurs tentatives de réunification, dont celle d’Agricol Perdiguier. Compagnon menuisier, il tenta à la fin du XIXème siècle de réunifier les différents courants, et composa nombre de chansons qu’il réunit en cahiers et fit distribuer gratuitement à travers la France afin de diffuser ses idées.

Les Compagnons du Tour de France sont reconnus comme Patrimoine Culturel Immatériel par l’UNESCO en tant que réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier depuis 2010.

En Sainte-Baume, plusieurs chef d’œuvre de compagnonnage sont à admirer notamment la stèle sur le chemin du Canapé ou encore dans la Grotte de Marie-Madeleine : les vitraux du Maître Compagnon Pierre Petit « Tourangeau le disciple de la lumière ».

Edition 2021 - Fanny Barra