En route pour la Sainte-Baume

Si, paraît-il, tous les chemins mènent à Rome, il en est quelques-uns qui conduisent à la Sainte-Baume. La montagne sacrée a toujours attiré les hommes, qu’ils soient voyageurs pieux ou simples randonneurs.

Venant de Marseille, l’antique voie romaine passait par le marché de Gargarius (Saint-Jean-de-Garguier) avant de rejoindre le Plan-d’Aups par le vallon Saint-Clair et Roussargue. Cet itinéraire fut abandonné au profit de la route de Saint-Zacharie qui, par Notre Dame d’Orgnon (Castrum Ornonis) et  le Pas-de-Peyruis, atteignait la Grande Bastide puis la Quille. A proximité, accolé au prieuré Saint-Jacques (l’église San Jaume), se trouvait une « aumônerie » cassianite destinée à procurer gîte et couvert aux courageux pèlerins qui se rendaient à la Grotte sacrée ou qui allaient à Compostelle.

Un autre chemin, venant d’Auriol, empruntait le ravin de l’Infernet et le val Daurengue. C’est par là que Louis XIII, venu faire ses dévotions à Marie-Madeleine, en 1622, s’est ensuite rendu à Marseille. La route actuelle n’a été aménagée que dans les années 1900. Vers la même époque, on a construit, depuis Gémenos, la route de L’Espigoulier qui la rejoint à la ferme de la Coutronne, de triste mémoire (massacre de résistants en juin 1944).

Après la découverte à Saint-Maximin d’un tombeau attribué à Marie-Madeleine, un chemin fut aménagé, vers la fin du 14ème siècle, entre Nans et le Plan d’Aups, sur un ancien tracé datant probablement de la Préhistoire. Baptisé « Chemin des Roys », il est rapidement devenu la principale voie de pèlerinage pratiquée par bon nombre de souverains et de personnages illustres, ainsi que par une foule de visiteurs anonymes. Devenu difficilement praticable au 19ème siècle et inadapté aux moyens modernes de locomotion, il a été remplacé par l’actuelle route D 80, inaugurée en 1897.

De tous temps, routes et chemins ont relié les hommes entre eux. Ils leur ont aussi permis de s’élever vers un au-delà qui les a toujours fascinés.

Edition 2025 - Alain Bontemps