La fête du pois chiche à Rougiers
Tu ne connais pas Rougiers ?
-> Rougiers, c’est un beau village au pied de la Sainte-Baume!
-> Rougiers, c’est la capitale du pois chiche.
Chaque deuxième dimanche de septembre et depuis sa création en 2008, la Confrérie du pois chiche organise autour de ce petit pois cornu la célèbre, conviviale et incontournable FÊTE DU POIS CHICHE DE ROUGIERS, pour les latinistes, la fête du « cicer arietinum ».
En effet, la petite légumineuse ressemble étrangement à une tête de bélier. Cette confrérie dont je suis l’heureuse Présidente a pour vocation de valoriser le patrimoine du village et de faire connaître Rougiers, son pois chiche et ses traditions par delà la France. Ce jour-là, les producteurs vendent leur produit en direct, on parle pois chiche, on mange pois chiche, on chante, on danse et on intronise pois chiche. On souffle même pois chiche lors du grand concours intitulé «le souffler du pois chiche » qui consiste, en position couchée, bras en l’air, mains à plat sous le menton, à éjecter le pois de sa bouche le plus loin possible.
Les anciennes ventarelles de bois restaurées sortent des remises, on actionne les manivelles et elles retrouvent leur fonction originelle qui était de séparer les pois des coques séchées et des brindilles.
Retrouvez nous sur facebook confrérie du pois chiche
Connaissez-vous la légende du pois chiche de Rougiers ?
un villageois qui travaillait à Marseille, avait récupéré des graines inconnues sur un bateau : ce dernier, en provenance du Proche-Orient, avait fait escale dans le port, le marin rougiérois avait consciencieusement nettoyé les cales et en ces temps de disette où on ne laissait rien perdre, il avait rempli un sac de jute de deux bons kilos de petites boules beiges, impatient de planter dans sa terre caillouteuse son précieux butin. Légende ou pas, c’est ce que les anciens racontent. Il y a bien la sardine qui a bouché le port de la cité phocéenne, pourquoi n’y aurait-il pas le pois chiche qui a sauvé la Provence de la famine ?
A son retour dans la ferme de Poulagnier ((puits à feu), il les avait semées au pied du volcan, le seul recensé en Provence et vieux de deux cent millions d’années.
Quelle aubaine, les pois avaient germé, les plantules avait fleuri, les cosses avaient donné des fruits qui une fois secs étaient devenus pois chiches. Des pois chiches tout petits et bien meilleurs que tous les autres. On comprit vite dans le village que le sol de basalte était très fertile pour la légumineuse. Chaque paysan adopta cette nouvelle culture, venue de l’autre côté de la Méditerranée.
Hormis le fait que ce pois chiche plus petit que la normale cuisait vite, il était d’un goût exceptionnel. La culture était simple. La légumineuse poussait seule sur le sol calcaire et n’avait besoin ni d’entretien, ni d’arrosage. Le drôle de pois avait traversé les ans, il faisait désormais partie de la tradition plus que de l’économie locale, séduisant les uns pour son goût de noisette, les autres pour ses qualités nutritionnelles. Semé vers le mois de mars et si les sangliers ne les ont pas dévorés, on les récolte à la machine à la mi-juillet ou début août quand les graines sonnent dans les cosses.
Martine IPLIKDJIAN – 06 70 18 72 61
Martine Daziano Iplikdjian est la dernière Rougiéroise, née à Rougiers, il y a 64 ans, dans une maison familiale qu’elle habite toujours, Elle aime son village, avec son histoire… ses habitants, avec leurs qualités et leurs défauts. Elle les a mis en lumière dans son premier roman « Mais où est donc le cimetière de Rougiers ? » où se mêlent la fiction et la réalité. Elle aime aussi le pois chiche, il coulait donc de source de partager ses idées de cuisine dans son livre « La saga du pois chiche ». Vous y retrouverez des recettes classiques comme houmous, socca, cade et panisses, ou plus inattendues comme les montecaos, l’aquafaba (eau de cuisson des pois chiches battue en neige en remplacement du blanc d’oeuf pour les végétaliens)
Autres livres du même auteur :
« M comme » (policier), « Olympe de Gouges & Virginie Martin » (roman féministe et historique).
Le prochain « Un caillou dans les pois chiches » est en cours d’écriture et vous surprendra sans nul doute.
Edition 2021 - Martine Iplikdjian