Un chef d’œuvre mal connu, le portail François 1er à la Sainte-Baume
A l’occasion de sa première visite à la Sainte-Baume, en 1516, François 1er s’émut de l’état de délabrement dans lequel se trouvait la Grotte et les bâtiments attenants. Il octroya de fortes sommes d’argent pour leur restauration, et fit placer une porte monumentale à l’entrée, face au rocher de la pénitence. L’exécution de l’œuvre, confiée au célèbre sculpteur aixois Jean Guiramand, eut lieu entre 1517 et 1519 et coûta au total 600 florins.
Bien que sa structure soit classique, le portail, en pierre de Calissanne, apparenté aux sept oratoires du chemin des Roys, est de style Renaissance. Les éléments italianisants qui le décorent (angelots, candélabres, coquilles, feuillages torsadés…) sont novateurs pour l’époque.
Avant de trouver sa place actuelle, le monument a subi de nombreuses vicissitudes. Transporté dans la basse-grotte et reconverti en autel après la restauration de 1822, transféré dans un musée lapidaire et présenté comme une « cheminée François 1er », il fut démantelé en 1970 et abandonné pendant une vingtaine d’années dans une cour de l’hôtellerie des Dominicains à Plan d’Aups. Redécouvert en 1992, il fut alors formellement identifié. Remarquablement bien restauré par les compagnons du Devoir et inscrit aux Monuments Historiques, il fut installé à l’emplacement que nous lui connaissons aujourd’hui, après avoir été quelque peu amputé (base raccourcie, absence du fronton et des 4 statues qui surmontaient l’entablement). Il ne reste aucune trace des vantaux en bois sculpté.
Facilement accessible à l’intérieur de l’hôtellerie, à l’entrée de la chapelle, le portail François 1er mérite bien une petite visite.
Un article beaucoup plus complet est consultable dans le livret « François 1er à la Sainte Baume » édité par l’association « Chemin des Roys » – 06 70 80 45 10.
Edition 2019 - Alain BONTEMPS