De l’Huveaune à la mer Méditerrannée

De l'Huveaune à la mer Méditerrannée

De l'Huveaune à la mer Méditerrannée De l'Huveaune à la mer Méditerrannée

L’Huveaune a du mérite.. Elle se jette dans la calanque de Cortiou après avoir été canalisée sur 5 kms sous le massif de Marseilleveyre. Elle a pour compagnon de fin de route l’émissaire des égouts de la ville de Marseille. Triste destin et pourtant…

Dès sa naissance dans le massif de la Sainte-Baume, elle se distingue par ses particularités. Sa source haute, la grotte de la Castellette est un des spots de spéléologie des plus appréciés, la « Tourne », lac temporaire près du Plan d’Aups, rempli par forte pluie, y est connecté par des « Ponors » par lesquels l’eau s’engouffre comme aspirée par le massif. Sa source basse, 140 mètres plus bas dans le vallon de la Castellette, lui assure un débit presque permanent. La voilà partie pour un périple de 45 kms où elle va rencontrer les hommes. D’abord ceux des villages, puis ceux de la deuxième ville de France. ils ont tous, depuis des siècles, fait de l’Huveaune une source de vie et d’énergie, (notamment domestiquée par les moines de St Victor, dès le 10ème siècle) jusqu’au moment où l’eau de la Durance est arrivée à Marseille, en 1849. Dès lors, l’eau de l’Huveaune, jusque là protégée car consommée, fut victime de la cupidité des hommes. Reléguée à ses seules utilités techniques, l’énergie hydraulique utilisée par les moulins et l’évacuation des déchets des entreprises, l’Huveaune devint, dans sa partie basse, un égout à ciel ouvert marqué par une pollution chimique durable. Près de 53 barrages ont servi aux hommes de la vallée à irriguer les cultures ou à faire tourner plus de 60 moulins. La grande majorité cessèrent leurs activités dans les années 1950, bousculés par les mutations économiques des 30 glorieuses. Aujourd’hui, après des décennies d’abandon et de maltraitance, l’Huveaune retrouve lentement grâce auprès des habitants de la vallée. Les associations, dont beaucoup sont regroupées au sein d’un collectif, s’emploient à faire revivre le fleuve. Un comité de rivière travaille à un «contrat de rivière» qui devrait fédérer toutes les énergies pour faire de l’Huveaune, de ses affluents et de leurs berges, des espaces respectés et appréciés.

Edition 2015 - Claude Carbonnell