Saint Benoît-Joseph Labre fait halte au Prieuré de Saint Jean de Garguier, à Gémenos

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Saint Benoît-Joseph Labre fait halte au Prieuré de Saint Jean de Garguier, à Gémenos

Saint Benoît-Joseph Labre fait halte au Prieuré de Saint Jean de Garguier, à Gémenos Saint Benoît-Joseph Labre fait halte au Prieuré de Saint Jean de Garguier, à Gémenos

C’est sur les chemins de pèlerinage des Saintes Marie de la Mer à la Sainte-Baume dans les pas de Marie-Madeleine en Juin 2023, que je « rencontre » en marchant, Benoît-Joseph Labre, saint patron des pèlerins mais aussi des sans domicile fixe, des itinérants, des routards, clochards,  marginaux, des exclus… on le surnomme « le vagabond de Dieu ». Lors d’une étape à Marseille, une amie évoque sa vie : c’est le coup de cœur !

Une Vie étonnante, dérangeante. Né en Artois à Amettes en 1748, mort à Rome en 1783, il sera canonisé en 1881, au grand dam des bien-pensants du siècle des Lumières qui ne comprennent rien à cet hommage rendu. Ainsi, au Sénat on ricane : « comment l’église a pu canoniser ce clodo, ce garde à manger des punaises, ce fumier odorant… ». Il faut dire que notre cher Benoît a fait vœu de ne pas se laver et que les vermines grouillent sur ses vêtements crasseux. Mais ne nous fions pas aux apparences, le parcours a sa Lumière.

Aîné d’une famille modeste de 15 enfants, très pieuse, Benoît est habité très tôt par une foi profonde. Accueilli par son oncle curé, il  sera très jeune attiré par une vocation monastique. Mais il connaitra l’échec, le rejet de plusieurs Chartreuses, et  de la Trappe car jugé trop angoissé ou d’une excessive austérité  d’influence janséniste. Alors  à 22 ans il réalise que sa vocation est ailleurs : la route sera son monastère, et son cœur sa cellule monastique. Il va alors parcourir 30 000 kms en 13 ans, dans toute l’Europe, de la France à l’Espagne, de la Suisse à l’Italie, allant de sanctuaires en sanctuaires, abandonné à Dieu, pauvre parmi les pauvres. C’est ainsi qu’il fera halte au Prieuré de Saint Jean de Garguier dans une grange que l’on mettra à sa disposition, devenue maintenant un Oratoire où il fait  bon se recueillir après l’effort de la marche pèlerine. Quelle  surprise de le « retrouver  »  dans ce lieu-étape  sur le chemin avant  la montée par le col de l’Espigoulier. Sa présence y est sensible, les icônes le représentant  nous relient, le silence qui s’installe encore plus.

De Saint Jean de Garguier à la Sainte-Baume, il n’y a qu’un pas facile à franchir pour ce marcheur infatigable. Et l’on peut imaginer sans trop se tromper qu’i l y  a fait halte aussi, et a su contempler les étoiles.

 

En savoir plus : Un fait marquant de ses longues pérégrinations  intervient lors de son 2ème voyage à Rome. Benoît est hébergé par une famille de paysans, les Bellon, dans la commune d’Artigues dans le Var. Avant de partir, pour les remercier, il enseigne au chef de famille un « secret » de reboutage pour remettre les membres en place. Durant près de deux siècles les Bellon passent pour être des rebouteux célèbres de la région, jusqu’au Dr Etienne Bellon, dont une rue d’Aix-en-Provence porte encore le nom.

Ce pèlerin inlassable a connu l’échec, le rejet, l’incompréhension. Il  nous apprend qu’il n’est pas toujours  facile de trouver le but de sa vie, qu’il faut parfois faire des détours, surmonter les épreuves, et ne  jamais se décourager. Benoît-Joseph Labre : un saint pour aujourd’hui !

Le Prieuré de Saint Jean de Garguier est une des dernières  étapes sur la route du pèlerinage des Saintes Maries de la Mer à la Sainte Baume, sur les pas de Marie-Madeleine. Tout pèlerin de l’Association  « Les chemin des saintes et saints de Provence » peut y être accueilli sous réservation. Tel : 04 42 32 21 26. Le lieu est magnifique, enveloppant, l’accueil chaleureux et attentif. Gratitude !

Edition 2024 - Viviane-Marie Vieux