Les câpres de Cuges

Les câpres de Cuges

Les câpres de Cuges

A Cuges, il existe du câprier depuis fort longtemps, comme en attestent les anciens cadastres du 18ème siècle. Il est toutefois vraisemblable que la culture du câprier soit antérieure, même si elle était alors destinée à la consommation familiale ou à une clientèle locale en Provence, la câpre entre dans la composition de nombreuses recettes traditionnelles. Cueilli juste avant son éclosion, le bouton floral est mis à macérer dans un vinaigre de bonne qualité (notons que la câpre n’est pas un fruit, mais une fleur encore en bouton. Notons également que si l’on dit « un câprier », on doit dire « une câpre »).

A Cuges, le développement intensif de cette culture remonte à la seconde moitié du 19ème siècle, époque à laquelle une invasion de phylloxeras ruine vignobles et vignerons, obligeant ces derniers à trouver d’autres débouchés. C’est alors vers le câprier que les paysans se tournent. Certes, la culture du câprier est délicate. Certes encore, la récolte des câpres est particulièrement pénible. Mais contrairement aux cités voisines, comme Roquevaire, Gémenos ou même la Ciotat, à Cuges, il n’y a pas beaucoup d’alternatives économiques. Néanmoins, les paysans seront récompensés de leurs efforts : en 1886, quand Gémenos produit 2 500 kilos de câpres, Cuges en produit 140 000. La renommée des câpres de Cuges dépasse les frontières: la production est expédiée à Paris, mais aussi dans le nord de l’Europe, en Angleterre, et même en Italie. Et bien sûr, les grands chefs cuisiniers de la cité phocéenne viennent s’approvisionner à Cuges. Il est dit que sept qualités de câpres ont été cultivées à Cuges : la  Non-pareille, la Surfine, la Capucine, la Capote, la Fine, la Mi-fi et la Commune.

La culture du câprier restera plus ou moins rentable jusqu’à la première guerre mondiale, période à laquelle les femmes, restées pour gérer les exploitations agricoles, préféreront la culture du blé. Après la guerre de 14-18, importations et hausse du coût de la main d’oeuvre font chuter les prix: le kilo de câpres qui se vendait autrefois quatre à cinq francs le kilo, se vend péniblement un franc : à Cuges,  la vigne, peu à peu, va alors supplanter le câprier.

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