Des ténèbres à la lumière : le message de sainte Marie-Madeleine à Vézelay


Sur le chemin de Vézelay
Nous étions trois Thierry, Françoise et moi-même, après une balade dans l’Auxerrois, sur le chemin du retour. Notre guide Sainte Baume, Thierry, nous avait suggéré de visiter la basilique de Vézelay. L’idée était de découvrir le lien entre ces deux lieux qui représentait sainte Marie Madeleine…
Traversant la campagne du Morvan dans les paysages d’automne, des prairies entourées de haies bien taillées, de belles collines dorées, nous arrivâmes enfin dans Vézelay, le village ce jour-là était calme et désert…
Pensant que la Basilique ne pouvait être qu’au sommet d’une colline, dans le brouillard de l’automne, nous avons gravi une rue pavée, bordée de maison anciennes portes et volets fermés, tout paraissait mystérieux, nous étions seuls, fallait-il passer par un autre monde pour aller visiter cette Basilique ?
Heureusement, au sommet, devant une grande place encore dans les nuages, elle est apparue, le clocher émergeant dans le ciel bleu…
Notre guide, Thierry, nous signalait alors l’entrée de l’hostellerie du lieu, « et oui comme à la Sainte-Baume ». C’est là que nous fûmes accueillis chaleureusement par Sœur Marie Christine. Il est des lieux où le passeur est une femme. Qui de mieux pour nous guider…
Introduction par Christian Vacquié
Marie-Madeleine est bien connue en Provence. Elle aurait passé les dernières années de sa vie dans la grotte de la Sainte-Baume. La suite de la légende est peut-être moins connue : un moine de l’abbaye de Vézelay, en Bourgogne, serait venu prendre les ossements de la sainte pour les préserver des Sarrasins qui étaient en train d’envahir la Provence… bonne action ou vol ?! Quoi qu’il en soit, dès le XIème siècle, la dévotion à sainte Marie-Madeleine est attestée à Saint-Maximin et à Vézelay. Les pèlerins viennent nombreux prier auprès des reliques de la sainte. Devenu un des points de départ vers saint Jacques de Compostelle, l’église de Vézelay est érigée en basilique en 1920.
Des ténèbres à la lumière : le chemin de Marie-Madeleine. Possédée par sept démons, Marie-Madeleine en est libérée par le Christ. Le pèlerin qui entre dans la basilique est invité lui aussi à passer des ténèbres à la lumière. En entrant dans un narthex peu éclairé, il va avancer dans la nef romane pour s’approcher du chœur gothique baigné de lumière. Au solstice d’été, le pèlerin comprend que le chemin est également habité par la lumière : des taches régulières ponctuent la marche, grâce aux fenêtres ébrasées de la nef permettant au soleil de tracer « un chemin de lumière » jusqu’au chœur. Dieu, qui est lumière, n’est pas uniquement au terme de la route, Il nous accompagne aussi sur chacun de nos chemins de vie.
La crypte de la basilique qui abrite les reliques de Marie-Madeleine ressemble à un tombeau, lieu de deuil, de souffrance… Marie-Madeleine cherche un mort et rencontre le Ressuscité, elle ne reste pas à pleurer le corps de Jésus disparu, elle se tourne vers le Ressuscité, Lui qui est la Vie ; elle se tourne aussi vers ses frères pour leur annoncer la bonne nouvelle de la Résurrection. Alors que l’on croit être seul dans notre douleur, le Christ se fait proche, Il nous rejoint dans nos lieux de mort pour nous donner la vie.
Marie-Madeleine, aide-nous à croire que la vie est plus forte que la mort, que l’amour triomphe de tout !
Edition 2025 - Soeur Marie-Christine - hotellerie@basiliquedevezelay.org