L’ermitage du Beausset Vieux
Après avoir évoqué Saint Cassien qui avait créé un ermitage à la Sainte Baume, j’ai souhaité m’intéresser à un autre ermitage.
Il a été édifié en 1164 par l’évêque Geoffroy de Marseille sur un point culminant, à 383 mètres d’altitude. Selon l’historien Jean GAVOT, Il ne faut pas de « e », car le nom vient du Provençal « BAU », prononcé « baou » qui désigne un rocher. La nouvelle orthographe est postérieure à la Révolution. La chapelle a fait office d’église paroissiale avant que les Beaussétans descendent s’installer au village actuel, dès 1506, date à laquelle elle est devenue la chapelle votive NOTRE DAME, lieu de pèlerinages en l’honneur de la Vierge Marie les lundis de Pâques et de Pentecôte et surtout le 8 septembre, célébrant sa nativité. Une statue de bois doré la représente, sculptée en 1712 par Louis Ollivier (des ateliers Pierre PUGET).
L’édifice, de style roman-ogival, a été appelé Beausset Vieux à partir de 1800. Suite au Concile Vatican II, un nouvel autel y a été installé en 1968 au moyen de trois meules de moulin, afin que le célébrant dise la messe face aux fidèles. Une autre statue dorée honorait Sainte Marie-Madeleine, patronne de la Provence jusqu’à son vol en 2006. Mais la richesse principale du lieu se trouve dans la galerie attenante qui pourrait être un vestige de l’ancien château fort détruit en 1615 : il s’agit de 83 ex-voto (Ex Voto suscepto=suivant le vœu fait), classés Monuments historiques le 15 septembre 1995. Ils évoquent des miracles accomplis grâce à la céleste protectrice des Beaussetans nommée « Baussetensium advocata ». Des ex-voto collectifs rappellent la peste de 1720 et l’épidémie de choléra en 1849, enrayées en descendant la statue au village.
Depuis Pâques 1961, une association veille sur cet édifice, classé Monument Historique le 20 février 1970. En 2000, elle est devenue « Les Amis du Beausset Vieux ». L’actuel accueil se tient dans le logement qu’occupait l’ermite jusqu’au XIXème siècle, là où les Pénitents noirs avaient installé une cuisine en 1725. Le plus célèbre fut frère Jacques à cette époque, et le dernier se nommait frère Léon, décédé peu avant la guerre de 1970 : « Comme il était obligé de quêter sa nourriture et que les Beaussetans étaient surtout des vignerons, il recevait plus de vin que de pain, ce qui n’était pas très bon pour sa santé ». (cf. Cahier du Patrimoine Ouest Varois n°9).
Chaque après-midi, des bénévoles assurent l’accueil dans la boutique très bien achalandée en livres, médailles et autres petits souvenirs.
N.B. : Certaines informations viennent de Pierre SALICETI, du Centre Archéologique du Var.
Edition 2025 - Martine Castell