Une ressource capitale voire vitale à préserver L’EAU


Sujet intarissable qui coule de source chez Pagnol… « Un drame » toujours d’actualité ?
L’eau douce se fait rare sous l’effet du changement climatique et sous la pression (sans jeu de mots) de nos besoins croissants.
En France, l’eau du robinet provient à 66% des nappes souterraines (sources, puits, forage) et à 34 % des eaux de surface (cours d’eau, lacs).
Notre région connaît des tensions sur ses réserves en eau ; nous sommes donc alertés et surveillés par « nos » institutions.
Quelques explications pour apporter de l’eau à nos moulins :
Dans certains territoires, seulement 1 litre d’eau sur 3, parvient jusqu’au robinet.
On nous « bassine » souvent avec, des pistes pour économiser l’eau ; des « applis » pour suivre notre consommation personnelle, et on nous vante les capacités décuplées de nos compteurs individuels…
A savoir que, la distribution d’eau potable est une compétence dévolue aux communes en vertu de la loi sur l’eau de 1992. C’est fou ce qu’on légifère dans ce pays !!! Contrairement à d’autres services publics, la gestion de l’eau n’a jamais été centralisée ; la révolution de 1789, l’a confiée à l’échelon territorial le plus proche du public : la commune, qui a été responsable de l’approvisionnement, puis, de l’assainissement. Ensuite, cette gestion a été prise en charge par le groupement de communes, au niveau intercommunal.
Elle peut être assurée soit directement par la collectivité (« régie », gestion directe) ou, soit déléguée à une société privée (concession, affermage, gérance, régie intéressée) ; bref, on privatise de plus en plus. Les agences de l’eau, créées en 1964, gèrent les ressources, et perçoivent des redevances sous forme d’écotaxe.
Ces fonds sont censés financer des projets contribuant à l’amélioration des réseaux pour éviter les fuites, et autres désagréments. SIC.
Petit détail, les usagers que nous sommes ne peuvent pas choisir leur fournisseur d’eau, il n’existe pas de concurrence sur ce marché : il est ainsi juste de parler de prix de l’eau par commune. L’eau est plus chère dans certaines régions, (Ah bon ??) et on peut constater de fortes variations de consommation et donc de tarif… Eh voui quand il fait chaud, on boit plus, et on nègue le pastaga !
Suite au changement de délégataire sur notre territoire Sud Sainte Baume, nos factures ont bondi ; l’été dernier, certains habitants ont payé 2 abonnements, un pur bonheur…
Une mutualisation ? NON. Une amélioration du service : A voir dans le temps !?
Une baisse des tarifs : BEN NON VOYONS !!!!
En Sud Sainte Baume, nos compteurs ont été changés -sans que nous soyons prévenus, alors que les nôtres étaient opérationnels- parce V ou S avaient gagné les marchés. (Pour n’en citer que deux).
Nous avons tous une responsabilité face à cette situation, mais avec ces tarifs du m3, il y a presque de l’eau dans le gaz…
Des associations de consommateurs, des groupes, des collectifs s’organisent et se fédèrent pour engager une « résistance » citoyenne afin de maintenir notre qualité de vie, tout en faisant valoir nos droits face à ces entreprises tellement puissantes… Alors, renseignez-vous dans votre commune…Moi je dis ça mais je ne dis rien… (SIC), Mèfi !
Pour garder le moral, nous pouvons dire que c’est une situation légèrement PAGNOLESQUE !
Marcel Pagnol était sourcier paraît-il !? « Fontes, amicos, uxorem dilexit1 » épitaphe qu’il a souhaitée sur sa tombe.
« L’eau, (…), c’est un grand sujet. Un des plus grands, puisque c’est un des plus simples. » Pas étonnant alors que cet élément soit présent de manière quasi obsessionnelle dans son œuvre ; une source d’inspiration ! Une vraie résurgence : Le drame de l’EAU !
A l’instar des héros de l’Eau des Collines, publié en 1962, Jean de Florette & Manon des sources. Une jeune bergère un brin sauvageonne qui cherche à venger son père de ceux qui l’ont empêché de jouir de sa source. En effet, Ugolin, avec la complicité de son oncle César Soubeyran, le Papet, (le cerveau de ce terrible plan) ont bouché ladite source.
La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, évoquent également des sources associées au secret gardé et à une lutte contre la sécheresse. La Fille du Puisatier enfin, où le titre parle de lui-même. La menace d’une source qui se tarit, et les villageois qui sont en détresse. Fou de colère, un d’entre eux lance la fameuse tirade : « J’ai payé mon eau, je veux mon eau ! ». Toujours d’actualité n’est-ce pas ?! Ou encore avec, l’ami d’enfance de Pagnol, Lili des Bellons, qui l’aurait initié aux mystères des sources dans sa jeunesse : « une source, ça ne se dit pas ».
Et pour cause, avec la sécheresse, l’eau est encore plus précieuse que l’or, un secret bien gardé.
Joseph Pagnol est lui aussi victime, lorsqu’il se fait surprendre en train de pénétrer avec sa famille sur le sentier du canal. Son ancien élève Bouzigue (devenu piqueur) lui donnera la clef des portes du canal afin de permettre à la famille de gagner du temps sur leur trajet habituel. Abuser ? Non du pragmatisme, voire du bon sens ! Car l’eau prend toujours le chemin le plus court !!!
Nous pouvons dire que l’eau représente un élément de survie, et incarne par extension la métaphore de la vie.
Après ces digressions littéraires qui montrent que ce thème fait encore et toujours partie de nos préoccupations quotidiennes -et que Pagnol se lit de différentes façons et à tous les âges-, revenons-en à nos factures trop salées (pour de l’eau douce): Pourvu que nous ne passions pas de Marcel Pagnol à Mad Max … !!?!
(P.S) « L’auvergnat est malin, il vend son eau et boit son vin », et les Varois ils font quoi ?
Notes :
1/« Il a aimé les fontaines, ses amis, sa femme. »
Edition 2026 - Sophie Duquenne

