L’aigle de Bonelli

L’aigle de Bonelli

L’aigle de Bonelli L’aigle de Bonelli

Rapace le plus menacé de France, l’Aigle de Bonelli occupe les territoires méditerranéens pourvus de falaises, garrigues, secteurs forestiers et plaines agricoles. La population française se partage entre la région PACA et le Languedoc-Roussillon.

Les adultes, vus de dessous, sont blancs avec des ailes sombres. Le dos est brun avec une tache blanche entre les ailes. Malgré ces couleurs contrastées et une envergure de 1m70, ces aigles sont peu visibles sur les falaises calcaires, sauf en hiver, période des parades nuptiales. Le couple se manifeste alors par des vols en tandem et festons, en évidence sur fond de ciel. La femelle pond en février-mars dans une aire de branchages déposée en falaise sur une vire ou dans une fente de rocher. L’éclosion a lieu 40 jours plus tard. Lorsque les jeunes en duvet blanc ont atteint la taille d’un poulet, le Conservatoire d’Espaces Naturels PACA procède au baguage des aiglons et à un examen attentif de leur état de santé. Quelques semaines plus tard, les jeunes aigles sont couverts d’un plumage roux sur la poitrine et le ventre. Ils prendront leur envol en juin et resteront encore 2 mois sur leurs falaises.

Durant ce temps, la surveillance par les bénévoles n’a pas faibli, afin d’écarter les divers dérangements qui pourraient être fatals à la couvée, aux jeunes exposés au froid ou aux prédateurs. Les adultes pourraient même abandonner le site en cas de perturbations répétées.

C’est maintenant le grand départ des jeunes aigles, aventure périlleuse qui les conduit généralement en Espagne d’où ils reviendront, à l’âge de 2 ou 3 ans, rechercher un partenaire pour nicher en Provence. Ce voyage se solde le plus souvent par la mort des aigles, victimes de divers accidents.

En 1960, 80 couples d’Aigles de Bonelli étaient installés en France. En début 2015, il n’en reste plus que 32. De nombreux facteurs en sont la cause : extension de l’urbanisation, aménagements industriels qui consomment trop d’espaces, agriculture plus intensive, dérangements répétés par les activités humaines de loisirs, tous ont un impact sur l’installation des couples et le succès de la reproduction. Les électrocutions et les tirs sont, encore de nos jours, la cause principale de mortalité de ces oiseaux.

Les perdrix rouges et lapins de garenne sont devenus très rares. Aussi, les aigles se nourrissent d’espèces plus abondantes, pies, choucas, goélands, pigeons, écureuils et de gros lézards.

Un troisième Plan National d’Action Aigle de Bonelli a débuté en 2014, décidé par le Ministère de l’Ecologie, afin de faciliter une remontée des effectifs. Le CEN PACA en assure la coordination pour notre région.

Deux couples d’Aigles de Bonelli sont installés à l’ouest de la Sainte Baume. Ils sont le joyau de notre patrimoine naturel et tout doit être fait pour assurer leur maintien au sein du territoire.

www.aigledebonelli.fr – www.cen-paca.org – www.tempier-nature.com

Edition 2015 - Jean-Claude Tempier